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Diagnostiqueurs immobiliers : une nouvelle ère avec la carte professionnelle obligatoire en 2024

Diagnostiqueurs immobiliers : une révolution réglementaire pour 2024

Le paysage de l’immobilier en France s’apprête à connaître un bouleversement majeur. Dès 2024, les diagnostiqueurs immobiliers devront obligatoirement détenir une carte professionnelle, une mesure destinée à encadrer plus strictement cette profession en pleine expansion. Une avancée qui promet d’améliorer la qualité des diagnostics, de lutter contre les pratiques frauduleuses et de rassurer les acquéreurs comme les vendeurs.

Mais quels sont les enjeux réels de cette réforme ? Qui sera concerné ? Et quelles démarches les professionnels devront-ils accomplir pour se mettre en conformité ? Plongeons dans les détails de cette révolution réglementaire.

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Pourquoi une carte professionnelle pour les diagnostiqueurs ?

Jusqu’à présent, le métier de diagnostiqueur immobilier était accessible sans contrôle systématique des compétences ou de l’éthique professionnelle. Résultat : des dérives ont pu être observées, allant de diagnostics incomplets à des faux certificats, mettant en péril la sécurité des transactions immobilières.

Avec cette nouvelle obligation, l’État entend :

- Garantir la compétence des professionnels via une formation certifiante et un examen rigoureux. - Lutter contre la fraude en instaurant un registre national des diagnostiqueurs agréés. - Protéger les consommateurs en leur offrant une transparence totale sur les qualifications de leur interlocuteur.

> « Cette mesure était attendue depuis des années. Elle va enfin permettre de distinguer les vrais professionnels des charlatans. »Jean-Martin Lefèvre, président de la Fédération Française du Diagnostic Immobilier (FFDI)

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Qui sera concerné par cette obligation ?

Contrairement à certaines idées reçues, tous les diagnostiqueurs intervenant dans le cadre de transactions immobilières seront impactés, qu’ils soient :

Indépendants ou salariés d’un cabinet. ✅ Spécialisés dans les diagnostics énergétiques (DPE), l’amiante, le plomb, les termites, ou l’état des risques (ERP). ✅ Nouveaux entrants ou professionnels déjà en activité.

Exceptions notables : Les diagnostiqueurs travaillant uniquement pour des bâtiments publics ou des opérations internes (sans transaction commerciale) pourraient être exemptés, sous réserve de précisions réglementaires.

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Comment obtenir cette carte professionnelle ?

La procédure pour se procurer ce sésame sera encadrée par un décret à paraître, mais voici ce que l’on sait déjà :

1. Justifier d’une formation reconnue

Les candidats devront prouver avoir suivi une formation agréée par l’État, couvrant : - Les normes techniques en vigueur (ex : méthodologie du DPE). - Les aspects juridiques liés à la responsabilité du diagnostiqueur. - Les obligations déontologiques (neutralité, indépendance).

2. Réussir un examen certificatif

Un test national évaluera les connaissances théoriques et pratiques. Les modalités (QCM, études de cas) restent à préciser, mais le taux de réussite pourrait être un critère d’accès à la profession.

3. Souscrire à une assurance responsabilité civile

Obligatoire pour couvrir les erreurs ou omissions pouvant survenir lors des diagnostics.

4. S’inscrire au registre national

Une fois la carte obtenue, le professionnel devra renouveler son inscription périodiquement (tous les 3 à 5 ans), avec possibilité de contrôles aléatoires pour vérifier la conformité.

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Quels impacts pour les professionnels et les particuliers ?

Pour les diagnostiqueurs

Avantages : - Une légitimité renforcée face aux clients et aux partenaires (notaires, agents immobiliers). - Une meilleure reconnaissance du métier, avec des tarifs potentiellement plus élevés pour les prestations.

Défis : - Un coût initial (formation + examen) estimé entre 1 500 € et 3 000 €. - Une charge administrative supplémentaire (renouvellement, déclarations).

Pour les particuliers

🔹 Plus de sécurité : Fini les diagnostics bidding ou approximatifs. 🔹 Un gage de sérieux : La carte sera visible et vérifiable en ligne, avec un numéro d’immatriculation unique. 🔹 Des recours facilités en cas de litige (via le registre national).

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Calendrier et sanctions : que risque-t-on en cas de non-conformité ?

- Date butoir : 1er janvier 2024 (sous réserve de confirmation officielle). - Sanctions : - Amende pouvant aller jusqu’à 15 000 € pour exercice sans carte. - Nullité des diagnostics réalisés par un professionnel non agréé (risque d’annulation de vente). - Radiation du registre en cas de manquement grave (fraude, faux certificats).

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Prochaines étapes : comment se préparer ?

Si vous êtes diagnostiqueur : - Vérifiez votre éligibilité auprès des organismes de formation agréés (ex : AFNOR, CSTB). - Anticipez les coûts en budgétisant la formation et l’assurance. - Mettez à jour vos connaissances sur les dernières normes (ex : DPE 2024).

Si vous êtes un particulier : - Exigez systématiquement la carte professionnelle de votre diagnostiqueur dès 2024. - Consultez le registre national (qui sera accessible en ligne) pour vérifier sa validité.

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Conclusion : une réforme nécessaire pour un secteur en mutation

L’instauration de la carte professionnelle pour les diagnostiqueurs immobiliers marque un tournant dans la régulation d’un métier trop souvent critiqué pour son manque de transparence. Si cette mesure représente un investissement pour les professionnels, elle est surtout une opportunité : celle de redorer le blason d’une profession essentielle à la sécurisation des transactions immobilières.

Reste maintenant à voir comment cette réforme sera appliquée sur le terrain et si elle parviendra à éradiquer définitivement les pratiques abusives. Une chose est sûre : pour les particuliers, l’ère des diagnostics fiables et contrôlés commence enfin.