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Le DPE s’adapte enfin aux petits logements : quels changements pour les propriétaires ?

DPE 2024 : une révolution discrète pour les studios et T1, entre flexibilité et exigences écologiques

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) vient de subir une mise à jour majeure, souvent passée inaperçue : les petits logements – ces studios et T1 qui représentent une part croissante du parc immobilier – bénéficient désormais d’un calcul assoupli, sans pour autant renoncer aux ambitions environnementales. Une mesure qui pourrait redessiner le marché locatif et soulager des milliers de propriétaires, tout en posant de nouvelles questions sur l’équilibre entre accessibilité au logement et transition énergétique.

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Pourquoi cette réforme du DPE était-elle indispensable ?

Depuis son durcissement en 2021, le DPE a classé de nombreux petits logements en « passoires thermiques » (F ou G), les rendant inlouables sans travaux coûteux. Problème : ces logements, souvent anciens et mal isolés, sont aussi ceux qui accueillent les ménages les plus modestes – étudiants, jeunes actifs, retraités.

Les critiques ne manquaient pas : - Un calcul inadapté : la méthode de référence (3CL-DPE) pénalisait les surfaces réduites, où chaque m² compte. - Des coûts disproportionnés : isoler un studio de 20 m² peut représenter un investissement aussi lourd que pour un T3, mais avec un retour sur investissement bien moindre. - Un risque de pénurie locative : avec l’interdiction progressive de louer les passoires thermiques, des milliers de logements menaçaient de disparaître du marché.

> « On ne peut pas demander à un propriétaire de dépenser 15 000 € pour isoler un 18 m² dont le loyer ne dépasse pas 500 €. Il fallait trouver un compromis. » > — Un expert en immobilier durable

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Que change concrètement la nouvelle méthode de calcul ?

Le gouvernement a ajusté les curseurs pour tenir compte des spécificités des petites surfaces (moins de 40 m²). Voici les principales évolutions :

Une pondération plus juste : - Les déperditions thermiques (pertes de chaleur) sont désormais ramenées à la surface habitable, évitant de surévaluer leur impact. - Exemple : un studio mal isolé mais bien exposé pourra désormais obtenir une note moins sévère.

La prise en compte des équipements : - Un chauffage performant (pompe à chaleur, radiateurs basse consommation) ou une ventilation efficace pourront compenser partiellement une isolation médiocre.

Un seuil rehaussé pour le classement F/G : - Les logements consommant moins de 450 kWh/m²/an (contre 330 kWh auparavant) échapperont à l’étiquette « passoire thermique ».

⚠️ Attention : ces assouplissements ne dispensent pas des travaux pour les logements les plus énergivores. L’objectif reste de sortir progressivement des étiquettes F et G d’ici 2028.

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Quels impacts pour les propriétaires et les locataires ?

Pour les propriétaires : un sursis bienvenu, mais pas une exemption

- Moins de logements interdits à la location : les studios et T1 moyennement isolés pourront continuer à être loués sans travaux immédiats. - Des économies potentielles : certains diagnostics pourraient passer de G à E ou D, évitant des dépenses urgentes. - Mais attention aux abus : les logements vraiment indécents (humidité, absence de chauffage) restent dans le collimateur.

📌 Exemple concret : Un T1 de 25 m² classé G avec l’ancien DPE pourrait remonter en E grâce à la nouvelle méthode, à condition d’avoir un chauffage récent et une bonne étanchéité des fenêtres.

Pour les locataires : un marché plus accessible, mais des inégalités persistantes

- Plus d’offres locatives : les petits budgets retrouveront des options abordables, notamment dans les grandes villes. - Des loyers potentiellement stables : moins de propriétaires contraints de répercuter des coûts de rénovation. - Mais des risques de « mal-logement » : certains logements restent énergivores, avec des factures élevées pour les locataires.

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Et demain ? Vers un DPE encore plus personnalisé ?

Cette réforme n’est qu’une première étape. Plusieurs pistes sont à l’étude pour affiner davantage le diagnostic :

🔹 Un calcul par pièce : plutôt que par m², pour mieux refléter la réalité de l’usage (une cuisine mal isolée n’a pas le même impact qu’une chambre). 🔹 L’intégration des comportements : prendre en compte l’usage réel (un logement occupé 6 mois/an vs. 12 mois). 🔹 Des aides ciblées : des subventions spécifiques aux petites surfaces, pour encourager les travaux sans asphyxier les propriétaires.

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Conclusion : un équilibre fragile entre réalisme et ambition écologique

Cette réforme du DPE pour les petites surfaces marque une volonté de pragmatisme face à la crise du logement. Elle évite une hémorragie de l’offre locative tout en maintenant la pression pour améliorer le parc immobilier.

Pour les propriétaires, c’est une bouffée d’oxygène ; pour les locataires, une lueur d’espoir dans un marché tendu. Reste à vérifier si ces ajustements suffiront à concilier justice sociale et transition énergétique – un défi bien plus large que le seul DPE.

💡 À retenir : - Les studios et T1 bénéficient d’un calcul plus indulgent, mais pas d’une immunité totale. - Les travaux restent nécessaires pour les logements les plus énergivores. - Le marché locatif pourrait se détendre légèrement, sans résoudre la crise du pouvoir d’achat.

Vous êtes propriétaire d’un petit logement ? Faites réévaluer votre DPE dès maintenant pour profiter des nouvelles règles !