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Emprunt immobilier en couple : pourquoi et comment emprunter seul malgré le mariage ?

Emprunter seul quand on est marié : une décision audacieuse ou un choix stratégique ?

L’achat immobilier est souvent perçu comme un projet de couple, surtout après le mariage. Pourtant, certains optent pour une démarche individuelle, que ce soit par nécessité financière, par prudence juridique ou par volonté d’autonomie. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Quels sont les écueils à éviter et les opportunités à saisir ? Voici un décryptage complet pour y voir plus clair.

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Pourquoi emprunter seul alors qu’on est marié ? Les 3 raisons majeures

Contrairement aux idées reçues, souscrire un prêt immobilier en solo sous le régime du mariage n’est ni illégal ni rare. Voici les motivations les plus fréquentes :

- 1. Protéger son conjoint des risques financiers Si l’un des deux époux a un profil à risque (endettement, activité professionnelle instable, crédit déjà en cours), emprunter seul évite de grever le budget commun. Exemple : Un entrepreneur en phase de lancement préfère ne pas engager son conjoint salarié stable.

- 2. Bénéficier d’un taux plus avantageux Les banques évaluent le risque en fonction du dossier le plus solide. Si l’un des époux a un score crédit excellent (revenus élevés, épargne conséquente, historique irréprochable), il peut négocier des conditions plus favorables seul qu’en couple.

- 3. Garder le contrôle sur le bien En cas de séparation ou de désaccord, un achat en solo simplifie la gestion du patrimoine. Cas typique : Un bien destiné à la location ou une résidence secondaire que l’on souhaite gérer indépendamment.

⚠️ Attention : Ces avantages ne sont pas automatiques. Tout dépend du régime matrimonial et des clauses du contrat de prêt.

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⚖️ Mariage et emprunt solo : ce que dit la loi (et ce qu’elle ne dit pas)

En France, le cadre juridique encadre strictement les emprunts individuels sous le régime du mariage. Voici les points clés à maîtriser :

1. Le régime matrimonial : un facteur décisif

| Régime | Impact sur l’emprunt solo | Risques potentiels | |--------------------------|-----------------------------------------------------------------------------------------------|-------------------------------------------------| | Communauté réduite aux acquêts | Le conjoint doit donner son accord écrit pour un emprunt solo (art. 1415 du Code civil). | Sans accord, le prêt peut être annulé. | | Séparation de biens | Chaque époux gère son patrimoine librement. Pas d’accord nécessaire sauf si le bien est acheté en indivision. | Risque de déséquilibre financier en cas de divorce. | | Communauté universelle | L’emprunt engage les deux époux, même si un seul signe. À éviter pour un prêt solo. | Détérioration du patrimoine commun possible. |

💡 Conseil d’expert : Consultez un notaire pour adapter votre régime matrimonial avant de signer un prêt. Un changement de régime (ex : passage en séparation de biens) peut être judicieux.

2. L’accord du conjoint : une étape obligatoire (sauf exceptions)

Même en séparation de biens, certaines banques exigent une renonciation à la communauté signée par le conjoint. Pourquoi ? - Pour se prémunir contre un éventuel recours du conjoint en cas de défaut de paiement. - Pour vérifier que le bien n’est pas un achat déguisé (ex : un époux achète seul mais le couple y vit ensemble).

➡️ À faire : Demandez à votre banque un modèle de renonciation et faites-le valider par un notaire.

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🏦 Comment convaincre sa banque d’accorder un prêt solo ?

Les établissements financiers sont méfiants face aux demandes individuelles sous le mariage. Voici comment maximiser vos chances :

1. Présentez un dossier en béton

- Revenus stables : CDI, revenus locatifs, ou profession libérale avec 3 ans d’ancienneté minimum. - Épargne de précaution : Idéalement, 10 à 20% du prix du bien en apport personnel. - Endettement maîtrisé : Taux d’endettement < 35% (incluant les crédits en cours).

📌 Exemple concret : Un couple où l’un gagne 4 000€/mois et l’autre 2 000€. Si le premier emprunte seul, la banque calculera sa capacité sur 4 000€ seuls, ce qui peut réduire le montant accordé.

2. Choisissez le bon type de prêt

| Type de prêt | Avantages | Inconvénients | |--------------------------|-----------------------------------------------|-----------------------------------------------| | Prêt classique | Taux fixes, durée longue (jusqu’à 25 ans). | Exige des garanties solides (hypothèque, caution). | | Prêt in fine | Mensualités réduites (remboursement du capital en fin de prêt). | Réservé aux profils très aisés (fiscalité défavorable). | | Prêt relais | Permet d’acheter avant de vendre un bien existant. | Coût élevé (taux ~4-5%). |

⚠️ Piège à éviter : Les prêts lissés ou modulables peuvent compliquer la donne en cas de séparation.

3. Négociez les garanties

Les banques demandent souvent des garanties renforcées pour un emprunt solo : - Hypothèque : Coûteuse (1-2% du montant emprunté), mais sécurisante pour la banque. - Caution (Crédit Logement) : Moins chère, mais nécessite un dossier impeccable. - Privilège de prêteur de deniers (PPD) : Alternative à l’hypothèque, mais limitée aux achats de résidence principale.

💰 Astuce : Comparez les frais de garantie avec un courtier. Certaines banques en ligne (comme Boursorama ou Hello Bank) proposent des conditions avantageuses pour les profils solides.

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🔍 Emprunter seul : quels risques pour le couple ?

Si la démarche offre des avantages, elle comporte aussi des pièges juridiques et relationnels :

1. Le risque de déséquilibre patrimonial

- Si le bien prend de la valeur, seul l’emprunteur en profite. - En cas de divorce, le conjoint peut réclamer une compensation (art. 265 du Code civil) s’il a contribué indirectement (ex : paiement des factures du logement).

📉 Scénario catastrophe : Un époux achète seul un appartement qui double de valeur. Lors du divorce, l’autre réclame 50% de la plus-value… sans avoir signé le prêt.

2. La responsabilité en cas de défaut de paiement

Même si le conjoint n’a pas signé le prêt, son patrimoine peut être engagé si : - Le régime matrimonial est la communauté universelle. - Le bien acheté est considéré comme un acquest (bien acquis pendant le mariage, même si un seul époux est propriétaire).

➡️ Solution : Rédigez une convention de quasi-usufruit avec un notaire pour clarifier l’usage du bien.

3. Les conséquences fiscales

- IFM (Impôt sur la Fortune Immobilière) : Si le bien dépasse 1,3M€, seul l’emprunteur est redevable… mais le conjoint peut être solidaire si le régime le prévoit. - Plus-value immobilière : En cas de revente, l’abattement pour durée de détention s’applique uniquement à l’emprunteur.

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🛠 Checklist : 7 étapes pour emprunter seul en toute sérénité

  1. Vérifiez votre régime matrimonial : Consultez un notaire pour ajuster les clauses si nécessaire.
  1. Obtenez l’accord écrit de votre conjoint : Même en séparation de biens, certaines banques l’exigent.
  1. Comparez les offres : Utilisez un courtier ou un comparateur en ligne (ex : MeilleurTaux, CAFPI).
  1. Préparez un dossier ultra-solide : Relevés de compte, avis d’imposition, contrat de travail.
  1. Choisissez la bonne garantie : Hypothèque, caution, ou PPD selon votre profil.
  1. Anticipez les scénarios de crise : Divorce, licenciement, décès (prévoyez une assurance emprunteur adaptée).
  1. Faites relire le contrat par un expert : Avocat ou notaire pour éviter les clauses abusives.

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💬 Témoignages : « Pourquoi j’ai choisi d’emprunter seul »

> « Mon mari avait un crédit à la consommation en cours. Pour ne pas alourdir son endettement, j’ai acheté notre résidence secondaire seule. Aujourd’hui, je la loue et les revenus couvrent les mensualités. » > — Claire, 38 ans, cadre dans la tech

> « En tant que médecin libéral, mes revenus sont variables. Ma femme, fonctionnaire, a un prêt à taux zéro. Emprunter seul m’a permis de ne pas mélanger nos dossiers et de garder une marge de manœuvre. » > — Thomas, 42 ans, chirurgien

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FAQ : Vos questions sur l’emprunt solo en couple

Q : Mon conjoint peut-il refuser de signer l’accord pour mon emprunt solo ? ➡️ Oui, et sans son accord, la banque refusera le prêt (sauf en séparation de biens sous conditions).

Q : Puis-je acheter un bien seul et y vivre avec mon conjoint ? ➡️ Oui, mais attention à la requalification en bien commun si le conjoint participe aux charges (loyer fictif, factures).

Q : Que se passe-t-il en cas de décès de l’emprunteur ? ➡️ Le prêt est remboursé par l’assurance emprunteur. Le conjoint hérite du bien sous réserve des droits de succession.

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🎯 Conclusion : Emprunter seul quand on est marié, une bonne ou une mauvaise idée ?

✅ À faire si : - Vous avez un profil financier très solide. - Votre conjoint est d’accord et protégée juridiquement. - Le bien a une vocation claire (investissement locatif, résidence secondaire).

❌ À éviter si : - Votre régime matrimonial est la communauté universelle. - Vos revenus sont instables ou votre endettement élevé. - Le projet immobilier est destiné à devenir le logement familial.

🔹 Notre conseil final : L’emprunt solo sous le mariage n’est ni une solution miracle ni un piège absolu. Tout dépend de votre situation personnelle et de la rigueur avec laquelle vous préparez le dossier. Pour éviter les mauvaises surprises, entourez-vous de professionnels (notaire, courtier, avocat) et anticipez tous les scénarios, y compris les plus pessimistes.

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