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Report de loyer : comment bénéficier de ce dispositif exceptionnel et quels sont les pièges à éviter ?

Report de loyer : le guide ultime pour y avoir droit sans se faire piéger

En période de crise économique ou sanitaire, la question du report de loyer devient un sujet brûlant pour des milliers de locataires et propriétaires. Mais attention : ce dispositif, bien qu’exceptionnel, n’est pas automatique. Qui peut en bénéficier ? Quelles sont les étapes clés pour en faire la demande ? Et surtout, quels sont les écueils à éviter pour ne pas se retrouver dans une situation encore plus délicate ?

Plongeons dans les détails concrets de cette mesure, souvent mal comprise, avec des réponses claires et des conseils pratiques.

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1. Dans quels cas peut-on demander un report de loyer ?

Contrairement à une idée reçue, le report de loyer n’est pas un droit systématique. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle, généralement activée lors de crises majeures (comme la pandémie de Covid-19) ou en cas de difficultés financières avérées du locataire. Voici les scénarios où une demande peut être envisagée :

- Crise sanitaire ou économique nationale : Si l’État ou les pouvoirs publics décrètent un moratoire sur les loyers (comme ce fut le cas en 2020), les locataires concernés peuvent en bénéficier sous conditions. - Difficultés financières prouvées : Perte d’emploi, baisse drastique de revenus, ou impossibilité temporaire de travailler (maladie, accident). Attention : il faut pouvoir justifier sa situation avec des documents officiels (avis d’imposition, attestation Pôle Emploi, etc.). - Accord amiable avec le propriétaire : Même sans cadre légal, certains bailleurs acceptent un étalement des paiements pour éviter un impayé total. À négocier par écrit !

⚠️ Piège à éviter : Croire que le report équivaut à une annulation. Non, les loyers restent dus et devront être payés ultérieurement, souvent avec un plan d’apurement.

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2. Quelles sont les démarches pour en faire la demande ?

Pas de place pour l’improvisation : une demande de report de loyer doit être formelle, documentée et anticipée. Voici la marche à suivre :

Étape 1 : Vérifier si un dispositif légal est en vigueur

- Consultez les décrets gouvernementaux ou les annonces officielles (ex : service-public.fr). - En l’absence de mesure nationale, vérifiez si votre ville ou département a mis en place un fonds d’urgence (ex : aides des CCAS).

Étape 2 : Contacter son propriétaire par écrit

- Lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR) ou email avec accusé de lecture : indiquez clairement votre situation et proposez un échéancier de paiement réaliste. - Modèle de phrase : > « En raison de [préciser la cause : licenciement, arrêt maladie, etc.], je me permets de solliciter un report partiel de mon loyer pour les mois de [préciser]. Je m’engage à régulariser les sommes dues selon le calendrier joint. »

Étape 3 : Fournir des justificatifs solides

Sans preuves, votre demande a peu de chances d’aboutir. Préparez : - Preuves de revenus (3 derniers bulletins de salaire, attestation Pôle Emploi). - Justificatifs de charges (factures, quittances de loyer). - Éventuellement : un certificat médical (en cas d’incapacité de travail) ou une attestation de l’employeur.

Étape 4 : Négocier un accord écrit

Si le propriétaire accepte, exigez un avenant au bail ou un protocole d’accord signé précisant : - La durée du report. - Les modalités de remboursement (mensualités, délai). - Les éventuels intérêts de retard (légaux ou négociés).

📌 Astuce : En cas de refus, consultez une association de défense des locataires (comme la CLCV) ou un juriste spécialisé avant d’envisager un recours.

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3. Que risque-t-on en cas de non-paiement sans accord ?

Attention danger : Omettre de payer son loyer sans accord préalable expose à des sanctions lourdes :

- Mise en demeure sous 15 jours (premier avertissement officiel). - Pénalités de retard (jusqu’à 10% du loyer par mois en cas de clause dans le bail). - Résiliation du bail et expulsion (après une procédure judiciaire pouvant durer plusieurs mois). - Inscription au fichier des impayés (FICP), ce qui compliquera toute future location ou crédit.

➡️ Solution d’urgence : Si vous ne pouvez vraiment pas payer, déposez un dossier auprès du Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL) de votre département. Certaines villes proposent aussi des aides ponctuelles.

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4. Propriétaires : comment protéger ses revenus tout en aidant son locataire ?

Vous êtes bailleur et votre locataire vous demande un report ? Voici comment conciliier solidarité et sécurité financière :

Proposez un étalement plutôt qu’un report pur : par exemple, réduire le loyer de 30% sur 3 mois, puis rattraper les sommes ensuite. ✅ Exigez des garanties : un cautionnement solidaire (si le locataire a un garant) ou une hypothèque légère sur un bien. ✅ Utilisez les dispositifs publics : Certaines assurances loyers impayés (GLI) couvrent les reports en cas de crise. Vérifiez votre contrat. ✅ Consultez un expert-comptable : Un report peut avoir des conséquences fiscales (ex : déclaration des créances en comptabilité).

🚨 À éviter : Accepter un accord verbal. Tout doit être écrit pour éviter les litiges.

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5. Alternatives au report de loyer : autres solutions à explorer

Avant de se lancer dans une demande de report, explorez ces pistes :

- Aides au logement : APL, ALS, ou prime d’activité (via la CAF). Certaines peuvent être recalculées en urgence. - Subventions locales : Certaines métropoles (Paris, Lyon, Bordeaux) ont des fonds d’urgence logement. - Médiation locative : Des associations comme l’ADIL offrent des conseils gratuits pour trouver un terrain d’entente. - Prêt à taux zéro : Certaines banques proposent des prêts solidaires pour couvrir les loyers en attendant une reprise d’activité.

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En résumé : les 5 règles d’or pour un report de loyer réussi

  1. Vérifiez l’existence d’un cadre légal (décret, ordonnance).
  1. Agissez rapidement : plus vous attendez, plus les dettes s’accumulent.
  1. Documentez tout : courriers, justificatifs, accords.
  1. Privilégiez le dialogue avec votre propriétaire (ou locataire).
  1. Anticipez le remboursement : un report n’est pas une annulation !

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🔍 Besoin d’aide ? Voici où vous tourner

- Locataires : CLCV, ADIL - Propriétaires : UNPI, votre assurance GLI - Urgence financière : FSL (Fonds de Solidarité Logement)

> « Un report de loyer mal géré peut aggraver une situation déjà fragile. Mieux vaut prendre le temps de bien faire les choses que de subir les conséquences d’une décision précipitée. »Me Sophie Durant, avocate en droit immobilier

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📢 Et vous, avez-vous déjà été confronté à un report de loyer ? Partagez votre expérience en commentaire pour aider d’autres lecteurs !