Surface du logement dans le bail : obligations légales et bonnes pratiques depuis la loi ALUR
Surface du logement dans le bail : obligations légales et bonnes pratiques depuis la loi ALUR
Introduction
Depuis l'entrée en vigueur de la loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové) en 2014, les règles encadrant la mention de la surface dans les baux d'habitation ont évolué. Ces changements visent à protéger les locataires contre les abus et à clarifier les obligations des bailleurs. Mais quelles sont exactement ces obligations ? Quels sont les risques en cas de non-respect ? Et comment s'assurer de la conformité de son bail ? Cet article fait le point sur ces questions cruciales pour les propriétaires et les locataires.
La loi ALUR et ses implications sur la mention de la surface dans le bail
La loi ALUR, promulguée le 24 mars 2014, a introduit plusieurs mesures visant à renforcer les droits des locataires et à encadrer plus strictement les pratiques des bailleurs. Parmi ces mesures, l'obligation de mentionner la surface habitable du logement dans le bail d'habitation est l'une des plus importantes.
Qu'est-ce que la surface habitable ?
La surface habitable est définie par l'article R. 111-2 du Code de la construction et de l'habitation. Elle correspond à la superficie du logement, mesurée au sol, après déduction des surfaces occupées par les murs, les cloisons, les marches et cages d'escaliers, les gaines, les embrasures de portes et de fenêtres. Les combles non aménagés, les caves, les sous-sols, les remises, les garages, les terrasses, les loggias, les balcons, les séchoirs extérieurs au logement, les vérandas et les volumes vitrés précaires ne sont pas pris en compte dans le calcul de la surface habitable.
Pourquoi la mention de la surface est-elle obligatoire ?
L'obligation de mentionner la surface habitable dans le bail a pour but de protéger le locataire contre les éventuelles surfacturations. En effet, avant la loi ALUR, certains bailleurs pouvaient facturer un loyer basé sur une surface supérieure à la réalité, ce qui pouvait entraîner des litiges. La mention de la surface permet également de faciliter les comparaisons entre les logements et d'assurer une transparence dans les transactions locatives.
Les sanctions en cas de non-respect de l'obligation
Le non-respect de l'obligation de mentionner la surface habitable dans le bail peut entraîner des sanctions pour le bailleur. Ces sanctions peuvent être de nature civile ou pénale, selon la gravité de l'infraction.
Sanctions civiles
En cas d'absence de mention de la surface habitable dans le bail, le locataire peut demander une réduction du loyer proportionnelle à la différence entre la surface réelle et la surface indiquée. Par exemple, si le bail mentionne une surface de 50 m² alors que la surface réelle est de 45 m², le locataire peut demander une réduction de 10 % du loyer.
Sanctions pénales
Dans les cas les plus graves, notamment en cas de fraude avérée, le bailleur peut être condamné à une amende pouvant aller jusqu'à 30 000 euros, conformément à l'article 17 de la loi ALUR. Cette sanction vise à dissuader les pratiques abusives et à protéger les locataires.
Comment mesurer correctement la surface habitable ?
Pour éviter les litiges, il est essentiel de mesurer correctement la surface habitable du logement. Voici les étapes à suivre :
- Préparation du logement : Avant de mesurer, assurez-vous que le logement est vide et que tous les éléments non habitables (comme les meubles) sont retirés.
- Utilisation d'un mètre laser : Pour une mesure précise, utilisez un mètre laser. Cela permet d'obtenir des mesures exactes et d'éviter les erreurs.
- Déduction des surfaces non habitables : N'oubliez pas de déduire les surfaces occupées par les murs, les cloisons, les escaliers, etc.
- Vérification des normes : Assurez-vous que la mesure respecte les normes définies par le Code de la construction et de l'habitation.
Les bonnes pratiques pour les bailleurs et les locataires
Pour les bailleurs
- Transparence : Soyez transparent sur la surface habitable du logement. Cela évitera les litiges et renforcera la confiance avec le locataire. - Documentation : Conservez une copie des mesures et des plans du logement. Cela peut servir de preuve en cas de litige. - Conseil professionnel : En cas de doute, faites appel à un professionnel (géomètre-expert) pour effectuer les mesures.
Pour les locataires
- Vérification : Avant de signer le bail, vérifiez que la surface habitable est bien mentionnée et correspond à la réalité. - Recours : En cas de litige, n'hésitez pas à faire appel à un conciliateur de justice ou à un avocat spécialisé en droit immobilier. - Information : Renseignez-vous sur vos droits et obligations en tant que locataire. La loi ALUR a renforcé vos protections, mais il est important de les connaître.
Conclusion
La mention de la surface habitable dans le bail d'habitation est une obligation légale depuis la loi ALUR. Cette mesure vise à protéger les locataires contre les abus et à assurer une transparence dans les transactions locatives. Pour les bailleurs, le respect de cette obligation est essentiel pour éviter les sanctions et les litiges. Pour les locataires, la vérification de la surface habitable est un moyen de s'assurer qu'ils paient un loyer juste et équitable. En cas de doute, il est toujours préférable de faire appel à un professionnel pour effectuer les mesures et de consulter un avocat spécialisé en droit immobilier.
En conclusion, la loi ALUR a marqué un tournant dans la protection des locataires et la régulation des pratiques des bailleurs. Il est essentiel pour toutes les parties prenantes de bien comprendre ces obligations et de les respecter pour éviter les litiges et assurer une relation locative sereine.